A l’heure où les vendanges touchent à leur fin et où l’effervescence règne dans le chai, faisons le point avec notre directeur technique David Suire sur le profil de ce millésime mouvementé.

Comment se déroulent les vendanges ?

A merveille ! Ce sont des vendanges « faciles » car, à la dégustation des baies, le moment de la récolte s’est révélé avec évidence. C’est une année où tout concorde : le fruit est éclatant, en même temps que les tanins sont affinés. Nous ne rencontrons que rarement une synchronicité aussi parfaite entre maturité aromatique et maturité des peaux et pépins.

2023 est une année de récolte précoce, ce qui s’explique par des températures plus élevées que la moyenne, tout au long de l’année. Nous avons débuté les vendanges le 14 septembre sous le soleil et nous les terminons prochainement autour du 25 septembre, après un petit passage pluvieux sans conséquence.

“C’est une année où tout concorde : le fruit est éclatant, en même temps que les tanins sont affinés.”

 

En quoi le choix des dates de vendanges était-il déterminant cette année ?

L’évolution des raisins pouvait être rapide. Il ne fallait pas dépasser le cap de l’éclat du fruit. Le risque était de perdre cette expression aromatique, d’avoir un fruit plus terne, d’où l’importance de passer très régulièrement dans les vignes goûter le raisin en visant le pic de l’éclat.

Quelles sont les caractéristiques du millésime 2023 à Larcis Ducasse ?

Sur le terroir de Larcis, c’est un millésime qui a plusieurs facettes. Nous avons été surpris positivement, avec une issue qui s’annonce très heureuse. Le printemps nous a poussé dans nos retranchements mais la récolte laisse présager un grand vin. A cet égard, le travail de notre équipe est à saluer. Parmi les défis rencontrés, on se souvient d’une succession de passages pluvieux, d’une humidité constante conjuguée à des températures assez élevées, propices à la virulence du mildiou, et de quelques orages auxquels nous avons eu la chance d’échapper. Heureusement, la récolte n’est pas du tout marquée par ce printemps chaotique. Ce sont les mois d’été, notamment août et septembre, qui ont construit le millésime. Les moyennes chaudes ont été salutaires dans le contexte d’une récolte généreuse. On retiendra surtout les excellentes conditions de maturation qui ont balayé les conditions pluvieuses du printemps pour nous amener à un fruit plein aux maturités abouties. La preuve : il est encore un peu tôt pour le dire, mais c’est peut-être la plus belle récolte en quantité depuis 2016 ! Une fois encore, certains terroirs s’en sortent mieux que d’autres, notamment ceux qui bénéficient d’argiles de qualité, comme c’est le cas à Larcis Ducasse. Il faut dire aussi que les conditions météorologiques ont été très inégales à Bordeaux.

“Ce sont les mois d’été, notamment août et septembre, qui ont construit le millésime.”

 

A quel profil de vin peut-on s’attendre cette année à Larcis Ducasse ?

En croquant les raisins, on retrouve de délicats arômes floraux, des saveurs de fruits blancs, de fruits rouges. En même temps, les terroirs ont bien marqué de leur empreinte le caractère du raisin. On peut donc s’attendre à un profil aromatique particulièrement frais, à des vins tranchants avec de belles acidités préservées. Nous avons maintenant l’habitude des millésimes un peu chauds. Pics de chaleur dans l’été ne riment pas nécessairement avec opulence ou fruits cuits ! Les charges en sucres ont été bien réparties grâce à la générosité de la vigne et le pH s’annonce relativement bas. Les premières dégustations sont prometteuses.

“On peut s’attendre à un profil aromatique particulièrement frais”